J'ai pas mal dessiné,
paysages, fruits, couchers de soleil et corps variés, de femmes surtout, sans obsession non plus, sujet parfait tant qu’il était mystérieux, toujours fascinant dans sa variété et son expression aujourd’hui, comme ses fragrances, une peau à laquelle toutes mes mains donnaient des couleurs et moi ressentais jusqu’à l’extase à travers lui, pénétrant jusqu’à l’âme et la larme de joie, ou dessiner un temps aussi des mammifères que j’affectionne, chat en particulier, sans m’en être lassé, du dessin oui, sans les moyens de peindre, le matériel coûte cher, et j’ai toujours préféré sculpter et surtout modeler, palper des formes rondes en particulier, amoureux des pi et autres nombres d’or comme de la douceur.
J'adore la solitude
mais à peine plus que la compagnie car je m’enrichis dedans voire dehors pour moi et autant pour partager. J’adore presqu’autant la musique harmonieuse que le silence, ce dernier est juste plus reposant et me permet mieux de penser ou ne pas penser d’ailleurs, juste ressentir le bonheur de la sérénité, de plaisirs ou douleurs tolérables qui me rendent juste plus vivant encore lorsque je ne les ignore pas simplement comme une information parmi d’autres.
Écrire me semble vain
mais m’amuse toujours, je découvre chaque jour une bonne lecture au moins et quelque-chose que j’aurais écrit pareillement. J’aime croiser un peu de raison, de vérité et de lucidité en me disant qu’une pensée juste à mes yeux l’est aussi pour d’autres, avoir raison seul m’importe peu et la contradiction utile me ravit pour renforcer ma propre cohérence ou connaissance qui s’enfuit avec ma mémoire, sauf l’essentiel, mes joies passées, présentes et je crois même futures dans certains rêves ou aperçus étrangement réalistes jusqu’au toucher. Je vis sans attente ni espoir et pourtant je suis curieux de voir si ces moments se réaliseront ou n’étaient qu’une projection, comme j’en ai déjà vécu tant se réaliser à l’époque où l’avenir pouvait m’intéresser. Aujourd’hui je ne crois qu’à un présent déjà écrit mais en constante actualisation et que je peux modifier si nécessité. Je ne ressens pas le besoin d’agir ou de m’agiter pour être, j’agis s’il le faut selon ma conscience et mes valeurs simplement, tout en étant de plus en plus détaché de tout, je me force à garder mes sentiments pour rester une personne, j’écoute à minima mes besoins, ça me va.