Une excellente synthèse sur les grandes pensées de Simone Weil, la philosophe « à l’intelligence qui brûle » (Propos de Joë Bousquet, poète).
Un tour d’horizon suffisamment profond sur les pensées de Simone Weil, pure libertaire « Un esprit libre contre l’oppression », à la soif de vérité dès l’enfance, auxquelles elle a consacré sa vie soutenue par la vertu de l’amour jusqu’à ce que…
Depuis leur origine, ses réflexions ont tourné autour de trois pivots :
« l’éducation et le travail » dans une conception dépassant le marxisme,
et « le pacifisme ».
Ce résumé, hautement digeste, aux titres et sous-titres de chapitres éloquents : « Comprendre le règne de la force », « Un pacifisme à toute épreuve », « Le temps de la guerre », « L’Enracinement », etc. est étayé par de nombreuses références pour approfondir et citations internes à ses ouvrages. Parmi ces dernières, je citerai :
« La liberté véritable ne se définit pas par un rapport entre le désir et la satisfaction, mais par un rapport entre la pensée et l’action ; serait tout à fait libre l’homme dont toutes les actions procéderaient d’un jugement préalable concernant la fin qu’il se propose et l’enchaînement des moyens propres à amener à cette fin. »
(Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, in Œuvres.)
« Concevoir toute sa vie devant soi, et prendre la résolution ferme et constante d’en faire quelque chose ; de l’orienter d’un bout à l’autre par la volonté et le travail dans un sens déterminé. »
(Lettre à Albertine Thévenon, in la Condition ouvrière, Gallimard).
Et cette précision générale sur le travail philosophique :
« Quant aux contradictions, toute pensée philosophique en contient ; loin que ce soit une imperfection de la pensée philosophique, c’en est un caractère essentiel sans lequel il n’y a qu’une fausse apparence de philosophie. »
(cf. « La notion de valeur », in Œuvres.)
Si j’ai néanmoins lu ce petit ouvrage passionnant, c’était dans l’espoir d’en découvrir un peu plus sur un autre aspect bien connu de la grande philosophe, l’ « étrange chrétienne » ou mystique. Je n’en ai tiré qu’un certain rapprochement avec la mysticité aussi curieuse d’Alexander Grothendieck (cf. ses pavés La clé des songes et Récoltes & Semailles).
Simone Weil, à la santé fragile, s’est laissée dépérir jusqu’à ce que mort s’ensuive. Elle fut enterrée le 30/08/1943 à Ashford. « Sept personnes assistèrent à l’enterrement » dont sa femme de ménage qui « déposa dans la tombe un bouquet attaché d’un ruban aux couleurs françaises. Le prêtre qu’on avait appelé, lui manqua son train. Il n’arriva jamais. » RIP. Tes idées demeurent vivantes.