Ce destin hors du commun traverse le XIXème siècle à la manière d’une épopée. (…) la musique s’immisce dans le récit, comme une protagoniste à part entière.
D’une plume gracile, extrêmement vivante, mêlant harmonieusement, récit, descriptions et dialogues, Marie nous conte la vie sentimentale de Liszt : une saga. Donjuanesque né, Liszt connaîtra beaucoup d’aventures féminines en dehors des deux compagnes qu’il aura à ses côtés (je n’en dis pas plus). Le récit est empreint d’une belle modernité, les dialogues sont extraits d’échanges épistolaires semble-t-il authentiques (un énorme travail de recherches).
Le lecteur mélomane est comblé avec des « arrêts sur musique » (détails de jeux pianistiques et genèse de ses œuvres), plongé au cœur d’un univers sonore foisonnant ! Une playlist, téléchargeable sur Spotify, vous ouvre l’accès à plus de cent œuvres de Liszt et de ses contemporains, dans des interprétations incontournables. Des annotations orientent l’écoute du mélomane averti.
Et le simple curieux de l’Histoire l’est tout autant (détails de ses relations : Sand, Chopin, Berlioz, Musset, Balzac, Delacroix, Schumann, Wagner… et de ses déplacements à travers le monde : Italie, Grande Bretagne, Russie, à l’époque du Tsar…) à une époque où se disputaient les partisans de la « musique durable » et de la « musique de l’avenir ».
A mon avis subjectif, un seul nuage dans ce ciel. Autant les « arrêts sur musique » sont appréciables, autant les descriptions environnementales (non indispensables) jettent parfois quelque langueur dans la belle vivacité d’ensemble.