Elle tourne en ronds
depuis des millénaires…
Pour qui ? pour quoi ?
Tel est l’insoluble ronron
retroussé par nos imaginaires
Il ne laisse jamais coi…
Pour résoudre l’énigme
par-delà les abysses
j’ai halé
Haut-hisse
des tonnes de paradigmes
savamment élaborés
par-delà l’infini de la pensée
par le temple le logos et la science
se les disputant
cruellement
jalousement
sans sapience
Cris de hussards
charognards
connards
cabochards
et autres combinards
épars
un coup de blizzard…
Ave maria Mater dei !
Dé-i dé-i
Des I-dées !
Idéaux brassards
petits fanions
blanc jaune rouge noir
rose ou beurre
bastions diviseurs
Seul le spectaculaire
ne rassemble jamais que les suiveurs
un défilé de vainqueurs
à la manière russe ou chinoise
le miracle solidaire
ou la flamme des jeux de l’Olympe
qui les empourpre les pavoise
dans l’emballement du plaisir
tentaculaire
Depuis la nuit des temps
créant au gré de leur chaos
fables et autres mythos
des princes auto-proclamés
ont sans limite disposé
de Gaïa et ses enfants
Ils tournent identiques à elle
en petits cercles à échelle humaine
formant de petits clapotis
dans les ronds des peurs
des incompréhensions
de l’imprévisible
et du bonheur
Le hasard est maître de céans
et du bleu souillé des océans
de leurs digues bien ordonnées
dégorgent les larmes des éclairés
d’unanimité paisible illusionnés
Que serait un grand cercle
qui recouvrirait la terre
d’un voile d’unicité ?
Mais de la banquise
aujourd’hui béante
ne surgit de ses soutes
que l’excès de nos joutes
un plat néant
qui tourne en rond
Dondons.
2013-2014-2024. © Zoé Gilles