Un livre poignant, fort instructif, notamment dans le contexte de l’Hirak.
Résumé : L’histoire vécue par plusieurs familles amies, d’origines multiples (arabo-berbères, émigrés occidentaux et colons français) aux racines bien ancrées sur plusieurs générations et de confessions diverses, au temps de la guerre d’indépendance d’Algérie et au cours de « l’ignoble » guerre civile des années 90.
Un témoignage-choc parfaitement mené. Dans un langage simple et direct, essentiel, Djamila Bendjelloul nous révèle à travers le quotidien inconcevable, abominable, vécu par les civils algériens, un déchirement dans un déchaînement inhumain, sordide… qui conduira à l’exil de ce qui représentait et demeurera la patrie de ces familles, soit les dessous terrifiants de la grande Histoire où tout est toujours question d’idéologie, de politique et de partage des richesses.
La décennie 90-2000 est proche et lointaine. Bien sûr, l’attentat à la station Saint-Michel du 25 juillet 1995 reste en mémoire, même si par chance je n’y étais pas ce jour-là… Mais, inévitablement, je me suis posé des questions : quelles étaient mes occupations de 90 à 97 ? Comment se fait-il que je n’ai pas une meilleure connaissance de ce pan de l’histoire ? Ai-je oublié ? Avons-nous vraiment su ?
A priori non, ou fort mal, puisque le caricaturiste Dilem évoqua le long silence international :
« 11/09/2001 : USA, trois mille morts – 3 minutes de silence.
Algérie, cent mille morts – 10 ans de silence »
J’ai ainsi pu me rendre compte que je ne connaissais que le b-a-ba de l’histoire algérienne : l’emprise des empires romain et ottoman puis des Français, méconnaissant la population de ce pays stratégique à « 2 heures 30 de Paris », abandonné à son sort dans sa lutte contre le djihadisme.
Ouvrage auto-édité.