UP. DOWN.
Résumé : Dans ce Boeing… un jour de mars 2021 à 16 heures 26 minutes 34 secondes 20 centièmes 243 passagers ont pris place. Et après…
LE PARISIEN dit : « Hervé Le Tellier couronné : c’est Matrix au Goncourt 2020. Un roman qui confronte le virtuel et le sens de nos vies. »
Également : « Ce livre va faire du bien et enchanter beaucoup de monde. »
J’ai été enchantée, en dents de scie… Up. Down…
Jusqu’au premier quart du livre, je me suis sérieusement demandé où l’auteur souhaitait me conduire. Un véritable puzzle dans lequel un nombre impressionnant de personnages très différents interviennent dans de courts chapitres et dans les styles littéraires aussi variés qui leur correspondent : « polar pour Blake, le tueur à gages ; littérature blanche pour Victor l’écrivain – Victor/Le Tellier car le livre est en quelque sorte autobiographique (les lecteurs-auteurs y retrouveront avec amusement ou tristesse leurs angoisses) ; littérature mièvre et chick lit pour le reste… » Ma réaction à ce moment-là : « Quoi ? C’est ça le Goncourt 2020, un étalage de technicités littéraires ? »
Hervé Le Tellier est membre de l’OuLiPo – L’Ouvroir de littérature potentielle – un groupe de littérature inventive et innovante.
… Mais avec Slimboy, le guitariste nigérien, tout s’est éclairé…
Ce livre à l’humour très noir, principalement axé sur les comportements humains, est en quelque sorte une parodie de notre société, à partir de clichés parfois assez lourds mais qui, somme toute, correspondent parfaitement à notre réalité… Ceci est l’unique attrait que j’ai trouvé à ce roman pas très épais en dehors de celui de dérouter le lecteur…
Sur l’aspect sci-fi, l’élément choisi est peu plausible. Le roman nous tient toutefois en haleine, toujours avec beaucoup d’humour et d’audace… Sur le moment, j’ai également pensé que si l’on voulait rehausser la lecture de l’Imaginaire malmenée depuis le développement de la Fantasy à gogo (une des raisons avancées qui aurait fait que ce prix fut décerné à Le Tellier), Les Furtifs de Damasio de qualité bien supérieure en ce domaine avec notamment ses êtres extraordinaires faits « de matière et de son », aurait dû remporter le Goncourt… Un prix normalement attribué au « meilleur ouvrage d’imagination en prose paru dans l’année …» Mais puisqu’il fallait me déterminer entre ces deux ouvrages, j’ai considéré que l’Anomalie était une belle démonstration de l’art de la composition, rendant compréhensible sur ce seul critère qu’il eut remporté la palme.