Ces acronymes barbares, oubliés, s’extirpent du fin fond de la tête de Wonderwoman. Elle a accepté de dépatouiller pour Ed Indelicato (son détective chéri dans cet épisode) un projet financier quelque peu louchement ficelé à base d’hydrocarbures… Tout ce langage cannibale traverse son cuir chevelu demeurant en surface à la chatouiller. Y aurait-il des poux ?

Au fil des jours, des cadavres s’étalent sur les feuilles pleines de signes qui nappent son bureau. Plus de chiffres que de lettres, nombres à deux décimales utilisant le séparateur de milliers et suivis du joli symbole monétaire de l’euro qui plombe désormais ses nuits…  Car point du tout calligraphe et maniant mieux ses orteils, elle se retrouve malgré elle plongée dans des hypothèses de prévisionnels plus que douteuses qui la consolent cependant : elle joue en vers libres !

Tombée bien vite au cœur du sujet, passionnant somme toute, entre deux démêlages d’écheveaux aspergés de Marie-Rose pour chasser les lentes, elle se retrouve rapidement totalement trempée, baignant désormais dans les KWL, D5 et K4 entrés dans la ronde pour enflammer ses nuits et ses rêves purificateurs.

Fine financière, le pot aux roses est vite démonté. Wonderwoman est satisfaite. El Indelicato est ravi et sa chevelure brille à nouveau. Brune, bouclée, souple et douce, rabattue sur les côtés. Elle calcule son gain final, soit l’excédent brut d’exploitation (EBE) du service rendu gratuitement dont elle exige cependant le remboursement d’une perte, une charge exceptionnelle. Celle de son coiffeur dont la facture non encore parvenue (FNP) sera sans doute extournée (EXT) avec son poing pour le désagrément subi.

Novembre 2013 © Zoé (Souvenir dédié à mon fils Laurent, une histoire de pressing 😊)