La première question à se poser est quelle forme adopter ?
Si on choisit le récit, choix le plus courant, il s’agit de narrer des faits vrais ou imaginaires. Celui-ci peut prendre plusieurs formes (conte, fable, roman, épopée…).
Walter Benjamin voit une différence intéressante entre le roman et le récit :
« Walter Benjamin propose d’opposer le récit au roman en disant que le premier est une œuvre créée et lue de façon coopérative, alors que le second l’est de façon individuelle. Le récit se délivre sans explications, son interprétation est laissée à la liberté de chaque auditeur, qui peut le reprendre comme il le souhaite. »
Aussi intéressante soit cette réflexion, il s’agit toujours de la narration d’une intrigue qui comporte des éléments essentiels :
- de temps (il n’est pas nécessaire de dater)
- de lieu (attention aux descriptions proustiennes)
- de personnages (H/F plusieurs ou non, animaux personnifiés, dont la description, principalement psychologique, est extrêmement poussée dans le roman – relations, comportement, histoire propre – Un conseil : se mettre dans leur peau ! Spécificité du roman: comme l’ont dit de célèbres auteurs : « on ne dit pas on montre »).
- une intrigue et donc une trame de l’histoire : un début, un (ou plusieurs) climax, une fin.
Le schéma de la narration préconisé par les dispensateurs de conseils en matière de « storytelling » à succès est linéaire (une situation initiale, un élément perturbateur, des péripéties avec un ou plusieurs climax, un élément de résolution, la situation finale). À propos de cette dernière, certains de ces conseillers indiquent que le héros a dû subir un changement… Personnellement, je trouve cela stupide… Ceci est le schéma le plus simple (qui produit la médiocrité actuelle) mais le cours le plus facile à suivre par le lecteur moyen. Il est également pratique pour le novice, mais c’est aussi dire adieu à l’ambition d’écrire un truc comme « Le bruit et la fureur… ». Chacun fait selon ses propres capacités. L’essentiel est d’aller jusqu’au bout.