Pour les passionnés d'écriture ou « auteurs en herbe rase »
Guillaume Basquin pose le prédicat
Louis-Joseph Mabire tire la sentence
Walter Benjamin nous trouble
Amos Oz nous dit
Galien Sarde sonde la chaîne
Je les assemble 🙂
Guillaume Basquin
je est un autre : il ouvre mon volume d’astres empruntés
364. les mots comme les étoiles sont des points d’intersection de lignes de force – il s’agit de découvrir les mots-antennes / puis de les juxtaposer de façon à produire de nouveaux courants
568. le style c'est dire la même chose que tout le monde / mais autrement
483. le plagiat est nécessaire : les idées s’améliorent – Le livre c’est donner une activité nouvelle aux anciens textes / par entre-tissage – cela n’a rien à voir avec l’appropriation : c’est co-naître : naître avec ce que l’on rappelle sur le devant de la scène
L'Histoire splendide.
Tout a été dit… dit-on. Et l’homme & la femme ont peu changé.
Ce n’est (donc) pas chose difficile de faire ainsi un livre, extrapolerai-je les propos de Louis-Joseph Mabire dans son Dictionnaire de maximes ou choix de pensées, sentences, réflexions et définitions extraites des moralistes et des écrivains tant anciens que modernes.
Il ne faut qu'avoir la patience de transcrire ceux d'autrui ; il ne faut qu'une aiguille et du fil pour coudre les étoffes empruntées de tous côtés. Aussi il y a des esprits inférieurs et subalternes, qui ne semblent faits que pour être le recueil, le registre ou le magasin de toutes les productions des autres génies ; ils sont plagiaires, compilateurs ou traducteurs ; ils ne pensent presque point ; ils publient ce que les autres ont pensé.
Louis-Joseph Mabire
Comment écrire autrement quand nous prend aux tripes l’envie-besoin de s’exprimer ?
Déjà, les livres sont de deux grandes sortes :
les pédagogiques qui ont pour but principal d’instruire,
et tous les autres, à ranger dans le « divertissement » au sens de « distraction du quotidien » dont la particularité n’est pas nécessairement d’enseigner, ce qu’ils savent cependant faire le mieux, mais ont pour caractéristique commune de nous sortir des limites de l’horizon : le réel.
Parmi ces derniers qui nous intéressent ici, sans aucune considération ou échelle de valeur, certains sont de la pure évasion (s’échapper pour s’arrêter de penser…) ; d’autres sont plus ou moins neurologiques (nous élèvent) : « Le récit a un « pouvoir germinatif » et il est à ce titre capable de transmettre une expérience.
Amos Oz
Question posée à Amos Oz dans une interview : Est-ce important pour vous de dominer le lecteur ?
Il ne s’agit pas de dominer. Il s’agit de communiquer. Vous savez, je vais vous dire quelque chose que vous pourrez supprimer ensuite parce que j’en ai honte : c’est exactement comme dans l’amour. Je veux provoquer, chez la femme à laquelle je fais l’amour, des sensations que je n’ai jamais éprouvées moi-même car je ne suis pas une femme. Mais je veux savoir que je les lui ai apportées. C’est vouloir un peu du ciel. C’est vouloir sortir de votre propre peau pour entrer dans celle de quelqu’un d’autre. C’est encore se trouver soi-même, mais c’est aussi trouver quelqu’un d’autre.
Amos Oz
Walter Benjamin
La crainte avec « le propriétaire du pouvoir germinatif des mots » est « le développement de l’information, chargée d’explications, qui se ferme sur elle-même. »
Alors écrire… Quoi : je sais. Mais comment ?
L’écrivain est un chercheur : chercheur d’expressions à partir des sens.
La première question à se poser avant de se trouver devant la page vierge est sans doute quel genre adopter ? Essai ? Fiction ? Autobiographie ?
À suivre.
En attendant, un lien utile : Fictiopolis de Galien Sarde.